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Termes
traités dans ce mémoire

La peinture sur porcelaine
Français,anglais

Kaori Sakai

Maitrise LEA - 2001 / 2002 - Paris III
Responsable : Loïc Depecker


Sommaire

Remerciements
Introduction
Termes traités dans ce mémoire

Bibliographie


Remerciements

Nous adressons nos remerciements à Madame Clotilde d'AIGNEAUX, responsable technique des Ateliers d'Expression Culturelle et de Voisinage sous les auspices d'A.D.A.C.,
Association pour le Développement de l'Animation Culturelle. Non seulement ses passions pour la peinture sur porcelaine nous ont invitées aux recherches ambitieuses sur la technique et les décors sur porcelaine, mais encore ses connaissances profondes et ses expériences précieuses sur ce champ nous ont permis d'élaborer ce mémoire.
Nous remercions également la Manufacture Nationale de Sèvres qui nous a remis des brochures et a consacré son temps précieux à nous apporter quelque réponse au problème de traduction soulevé au cours de cette démarche.

Nos remerciements vont enfin à Cécile et à Emmanuel DESBOSCS, à Monsieur LAUDRAN et, à Monsieur DEPECKER qui nous a fait connaître notre intérêt à la terminologie.


INTRODUCTION

INTRODUCTION GÉNÉRALE 

Le secteur céramique recouvre la préparation et la fabrication d'articles céramiques à usage domestique ou ornemental, la fabrication d'appareils sanitaires en céramiques, la fabrication d'isolateurs et pièces isolantes en céramique, la fabrication de produits céramiques réfractaires, de carreaux en céramique.

Les trois constituants fondamentaux de la porcelaine – kaolin, feldspath, quartz- accordent à la porcelaine la résistance aux chocs thermiques. D'où, la porcelaine est utilisée pour les appareils de laboratoire tels que coupelles, tubes. De même, les porcelaines industrielles ont longtemps été exclusivement utilisées pour la confection d'isolateurs de lignes électriques à haute et à basse tension.

Nous faisons cependant remarquer que la porcelaine de table est la plus intégrée dans notre esprit par rapport aux précédentes, grâce à sa forte présence sur le marché. Le commerce nous ne cesse de proposer de nouvelles gammes de la porcelaine de table qui font un large appel à la décoration, d'une part, les porcelaines blanches sans décor dites le « blanc », d'autre part.


Au point de vue historique, la porcelaine a toujours intrigué et fasciné les hommes. La première porcelaine fut inventée par les Chinois. Dès son importation vers l'Europe, les Européens cherchèrent ses recettes magiques.
Or, même si le chemin à parcourir était long pour découvrir ses recettes magiques -kaolin-, les Européens contribuèrent au développement de la porcelaine dérivée. La recherche d'une formule pour la fabrication d'une porcelaine tendre d'apparence semblable à celle de Chine fut un phénomène typique de la Renaissance, époque de curiosité et d'innovation. Délicate au toucher, fine et d'une blancheur translucide, agréable par sa sonorité, la porcelaine, connue au Japon même- ma petite patrie-, s'y était épanouie à partir de seizième siècle. De nos jours,
« KAKIEMON », « ARITA-YAKI » ne sont pas passés inaperçus aux yeux des admirateurs de la porcelaine, ainsi que « Bleu de Sèvres », « HAVILAND ».

Les propriétés de la porcelaine – translucidité, blancheur de lait, imperméabilité et dureté- sont obtenues à partir d'une pâte cuite jusqu'à la vitrification partielle. Peut-être ces quatre caractères essentiels devraient-ils nous inviter à peindre sur la porcelaine.

À l'heure actuelle, la peinture sur porcelaine se généralise. En France, les cours de la peinture sur porcelaine sont assez fréquentés au niveau national : les marchants des journaux traitent un magazine de la peinture sur porcelaine. À Paris, A.D.A.C.(Association pour le Développement de l'Animation Culturelle) organise des cours de la peinture sur porcelaine dans le cadre d'Ateliers d'Expression Culturelle et de Voisinage, qui accueillent chaleureusement les amateurs particuliers.
En sus, la forte présence des associations de la peinture sur porcelaine en Europe, aux Etats-Unis, contribue à la généralisation de cet art dont on apprécie la délicatesse et le raffinement.


INTRODUCTION MÉTHODOLOGIQUE 


•LE DOMAINE ET LE CIBLAGE

La peinture sur porcelaine est un art raffiné et élégant qui a produit de nombreux chefs d'œuvre. La différence entre la peinture sur porcelaine et d'autres peintures –telles que peinture à l'huile, peinture à l'eau -, est que la peinture sur porcelaine est un art invoquant le feu. Comme disait Paul Valéry : « De tous les arts, j'en sais de plus aventureux, de plus incertains, et donc de plus nobles, que les arts qui invoquent le feu ».
Nous nous sommes orientées vers la peinture sur porcelaine. En somme, c'est un art complet qui réunit les notions fondamentales de la composition, du dessin et de la peinture et qui exige en outre la connaissance des couleurs et de leur cuisson.

Le corps du dictionnaire présenté dans ce mémoire porte sur non seulement la technique générale de la décoration, quel que soit le style, mais encore sur la notion de base concernant des propriétés de la porcelaine. Les définitions de ce mémoire sont passées au tamis autant que possible en respectant les critères des responsables techniques chargés des ateliers de la peinture sur porcelaine : la définition est simple, fondamentale, bien compréhensible au grand public.
Une fois précisée la direction, nous nous sommes posé des questions : quelle est la technique fondamentale de peinture sur porcelaine, quels sont les constituants essentiels de la porcelaine ?

Les colorants destinés à la peinture sur porcelaine sont en principe composés d'oxydes métalliques, et sont pratiqués avec d'autres produits tels que les lustres, le fondant, les essences.
La décoration de la porcelaine sera fixée par plusieurs cuissons.
A noter que les amateurs effectuent leur décor sur des pièces de porcelaine déjà « émaillées » en blanc, dite « blanc ». Cette remarque est très importante pour notre mémoire. En effet, la décoration de la porcelaine au niveau industriel, même si les grandes griffes de service de table en porcelaine sont fabriquées de façon artisanale comme « HAVILAND » et « Manufacture Nationale de Sèvres », est dominée par deux sortes de couleurs : couleurs de grand feu et couleurs de petit feu.
Les couleurs de grand feu se subdivisent en sur-couvertes(posées sur la porcelaine émaillée, puis cuite en four ), sous-couvertes et couvertes colorées(sur la porcelaine cuite une fois sans couverte), pâtes colorées(sur la porcelaine crue). Comme l'indique son nom, les couleurs de grand feu cuisent à haute température, au-dessus de 1200°C.
Les couleurs de petit feu ne sont posées que sur la porcelaine émaillée, déjà cuite en four et elles cuisent, une ou plusieurs fois – dans ce cas à températures dégressives- de 920°C à 800°C, en four électrique.
En réalité, au niveau des amateurs, par exemple dans des ateliers de cours de la peinture sur porcelaine réservés au grand public, on n'est possible de décorer le « blanc » qu'avec les couleurs de petit feu.
Les oxydes colorants d'origine minérale et incombustible, sont plus ou moins réfractaires. Il convient d'effectuer leur calcination à la température la plus proche possible du point où l'oxyde prend la couleur recherchée. Ces caractéristiques provoquent des effets différents dont on tire parti en décoration.
Aujourd'hui, le commerce met à la disposition une grande variété de couleurs de marque différente, qui a plus ou moins les même caractéristiques. Leur nuance des teintes est cependant diversifiée.
La variété et la complexité de croissance des matières colorantes nous mettent en difficulté de traiter les colorants ne gardant que quelques quatre-vingts termes. Ce qu'il faut faire connaître au grand public concernant les colorants, c'est que les normes limitent des quantités de plomb et de cadmium extractibles des objets en céramique destinés à être mis au contact des denrées, produits et boissons alimentaires. Quand nous commençons la peinture sur porcelaine, notre support peut être destiné à être mis au contact des produits alimentaires ou à servir d'un simple ornement. La possibilité de choix de composition de couleurs dépend de cet objectif.

En outre, la spécificité de la peinture sur porcelaine réside dans les procédés de façonnage et de décoration, d'une part, dans le matériel dont le nom provient des opérations de peinture sur porcelaine tel que brunissoir, d'autre part. En revanche, on voit aussi que le nom d'opération de peinture sur porcelaine est influencé par celui du matériel. Il s'agit de « putoiser » : uniformiser la peinture à l'aide d'un pinceau putois, en martre.
Nous avons donc choisi les termes très attachés à la peinture sur porcelaine : procédés de façonnage, technique de décors sur porcelaine et matériel au détriment des oxydes colorants.


•RECHERCHE DOCUMENTAIRE, PROBLEMES ET SOLUTIONS APPORTEES

Notre première démarche a été de consulter des ouvrages français et anglais destinés au grand public qui apprécie et pratique la peinture sur porcelaine. Nous avons ensuite contacté certains fournisseurs parisiens tels que CERADEL, LA VAISSELLERIE. En même temps, la consultation des encyclopédies nous a permis d'avoir une idée générale afin que nous conservions une certaine prudence. En effet, à la lecture de nombreux ouvrages, les informations varient selon les auteurs. Ceci étant, certains termes pourraient être considérés comme synonymes tandis que les concepts se révèlent différents( Voir en détail « « couverte », « émail », « glaçure » se trouvent-ils synonymes l'un de l'autre ? » en page 14).
D'autre part, le commerce et les amateurs de la peinture sur porcelaine ne confèrent pas la même idée au terme « tressaillage » : le commerce le considère comme « défaut de la couverte ou de la glaçure qui présente un réseau de craquelure » ; les amateurs, comme « technique de la peinture sur porcelaine consistant à attaquer l'émail pour obtenir une surface creusée, mate, permettant un effet de matière ».
Enfin, les deux termes français « tressaillage » et « écaillage »ne correspondent en anglais qu'un seul terme « flaking ». Au contraire, l'anglais distingue strictement « body »(pâte réservée aux poteries ) de « paste »(pâte réservée à la porcelaine) tandis que le terme français « pâte » recouvre toute céramique(Voir fig.2.1 et fig.2.2 en page 7). Ce phénomène de « hyperonomase » étant souvent observé lorsqu'on traduit le terme français en anglais ou au contraire, nous supposons que la structure conceptuelle est différente entre l'anglais et le français.
Ayant l'idée que la tournure des fabricants de porcelaine aurait nourri celle de la peinture sur porcelaine adressée au grand public, nous avons contacté la Manufacture Nationale de Sèvres afin de savoir à quel point le langage des céramistes s'est pénétré dans l'esprit du grand public. Au cours de nos recherches, la difficulté principale à laquelle nous avons été confrontées concerne l'élaboration des définitions. Dans un souci d'authenticité, toutes les définitions ont été élaborées et vérifiées par Madame d'AIGNEAUX, responsable technique chargée de l'atelier de la peinture sur porcelaine dans le cadre de l'ADAC.

•« COUVERTE », « EMAIL », « GLAÇURE » SE TROUVENT-ILS SYNONYMES L'UN DE L'AUTRE ? –ANALYSE DES RELATIONS CONCEPTUELLES-

Les termes « couverte », « émail » et « glaçure » sont indispensables pour comprendre le procédé de façonnage et de décoration de la porcelaine. Les ouvrages concernés traitent ces termes le plus souvent au même niveau conceptuel, sans critère précis. Ce qui nous donne l'impression que chacun d'eux serait synonyme l'un de l'autre.
Ceci étant, chacun responsable technique chargé des ateliers de la peinture sur porcelaine choisit à sa manière un des trois termes afin d'expliquer « mélanges vitrifiés des oxydes colorants, destinés à revêtir la surface du corps de céramique » ou « corps de céramique vitrifié ou émaillé ».
Cependant, aux yeux des terminologues, les termes « couverte », « émail » et « glaçure » sont-ils considérés comme synonymes les uns les autres ? Cette problématique a été immédiatement soulevée dans nos recherches.


Passons tout d'abord le terme de « couverte » et celui de « glaçure » au tamis sous le critère des relations entre désignation et concept.

A noter que la définition des termes « couverte » et « glaçure » est controversée et a provoqué des avis très partagés parmi les techniciens et les historiens de la céramique.
Le terme de « couverte » et celui de « glaçure » se distinguent, à notre avis, par la différence du domaine d'application : « couverte » réservée aux céramiques vitrifiées telles que la porcelaine et le grès ; « glaçure » réservée aux poteries céramiques poreuses telles que la faïence, d'après la décision prise par le Groupe d'études céramiques du musée de Sèvres, le 12 janvier 1978.
Le terme de « couverte », le terme de « glaçure » étant, dans le domaine de céramique, au même niveau conceptuel par rapport aux mélanges vitrifiés, se trouvent par là isonymes l'un de l'autre(Voir fig.5.1 en page 9).
En analysant les relations conceptuelles de ces deux termes à partir de l'anglais, malgré les deux concepts distingués en français, ces deux termes français « couverte » et « glaçure » ne correspondent en anglais qu'un seul terme « glaze ». Nous supposons dans ce cas que ce dernier est hyperonomase(Voir fig.5.2 en page 9).


Par ailleurs, au problème induit par les relations conceptuelles entre « couverte » et « glaçure » s'ajoute un nouveau problème induit par les relations conceptuelles parmi « couverte », « glaçure » et « émail ».

Par exemple, dans le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse, on trouve, dans le cadre de rubrique « céramique », un contexte : « Pour certaines pièces décoratives (vases) ou utilitaires(porcelaines de laboratoire), la pièce reçoit un engobe, coloré ou non, de même nature que le tesson, puis une couverte(glaçure ou émail) ».
Ici, le terme de « émail » désignant « verres colorés et transparents qui sont appliqués sur la surface des objets en céramique », le point commun entre trois termes français, c'est « mélanges vitrifiés des oxydes colorants, destinés à revêtir le corps de céramique » ou « vitrification des oxydes colorants sur la surface du corps de céramique (sous l'effet de la cuisson) ». D'où, on pourrait considérer que ces trois termes français se trouvent synonymes l'un de l'autre.


Ensuite, nous essayons d'analyser les relations conceptuelles du terme français « émail » à partir de l'anglais.

Si on donne la définition de la désignation anglaise « enamel »(équivalent du terme français « émail »), cela signifie : « glassy opaque or coloured substance stained with coloured pigments applied or painted over a glazed surface » en anglais.
Cette définition anglaise se traduit littéralement en français par « substance vitrifiée, opaque ou colorée, cuite avec des pigments qui sont appliqués sur le corps de céramique déjà vitrifié».
Dans ce sens-là, le terme anglais « enamel » ne comprend pas le concept des verres « transparents ».
Mais en français, d'après le Groupe d'études céramiques du musée de Sèvres, le terme « émail » ne recouvrait à l'origine qu'un verre blanc rendu opaque en faïence, par l'addition d'oxydes d'étain et cachant la matière sous-jacente. Plus tard, il a désigné « verres colorés et transparents ».
C'est pourquoi, nous traitons le terme anglais « enamel » dans notre fiche-type en tant qu'équivalent de celui français « émail », même si « enamel » ne recouvre pas la même réalité qu' « émail ».


Essayons enfin de classer ces trois termes français dans l'ordre hiérarchique.

A noter que le « corps de céramique émaillé » est le plus souvent employé comme définition de « couverte » ou de « glaçure ». En sus, la « porcelaine revêtue d'une couverte, d'une glaçure ou d'un émail » se traduit par la « porcelaine (avec) couverte » par opposition à la « porcelaine sans couverte ».
Aussi ces trois termes peuvent-ils renvoyer, non seulement aux mélanges vitrifiés des oxydes colorants, mais aussi à leur résultat obtenu suite à la cuisson. Nous y trouvons la polysémie et là, s'apparaissent les relations séquentielles : les relations agent-résultat (couverte/[porcelaine] couverte ; glaçure/glaçure ; émail/émail).
D'autre part , certains ouvrages concernés font ressortir que l' « émail » s'applique sur la « couverte » ou la « glaçure » de la porcelaine. Dans ce sens-là, étant donné que l' « émail » s'effectue après qu'on a appliqué la « couverte » ou la « glaçure »sur le corps des objets en céramique, le terme « émail » par rapport aux deux autres termes « couverte »et « glaçure », constitue les relations associatives.


En conséquence, cette analyse des relations conceptuelles des trois termes français « couverte », « émail » et « glaçure » fait ressortir que les concepts de ces trois termes possèdent un caractère commun par lequel on peut constater du moins les relations génériques. Or, au strict sensu, ces derniers ne s'appliquent pas à toute céramique(par exemple, différence du domaine d'application, isonyme, polysémie, etc.), ne recouvrent pas la même réalité, ni la même structure conceptuelle qu'en anglais(par exemple, hyperonomase) en terminologie.


BIBLIOGRAPHIE


•LE DOMAINE ET LE CIBLAGE

La peinture sur porcelaine est un art raffiné et élégant qui a produit de nombreux chefs d'œuvre. La différence entre la peinture sur porcelaine et d'autres peintures –telles que peinture à l'huile, peinture à l'eau -, est que la peinture sur porcelaine est un art invoquant le feu. Comme disait Paul Valéry : « De tous les arts, j'en sais de plus aventureux, de plus incertains, et donc de plus nobles, que les arts qui invoquent le feu ».
Nous nous sommes orientées vers la peinture sur porcelaine. En somme, c'est un art complet qui réunit les notions fondamentales de la composition, du dessin et de la peinture et qui exige en outre la connaissance des couleurs et de leur cuisson.

Le corps du dictionnaire présenté dans ce mémoire porte sur non seulement la technique générale de la décoration, quel que soit le style, mais encore sur la notion de base concernant des propriétés de la porcelaine. Les définitions de ce mémoire sont passées au tamis autant que possible en respectant les critères des responsables techniques chargés des ateliers de la peinture sur porcelaine : la définition est simple, fondamentale, bien compréhensible au grand public.
Une fois précisée la direction, nous nous sommes posé des questions : quelle est la technique fondamentale de peinture sur porcelaine, quels sont les constituants essentiels de la porcelaine ?

Les colorants destinés à la peinture sur porcelaine sont en principe composés d'oxydes métalliques, et sont pratiqués avec d'autres produits tels que les lustres, le fondant, les essences.
La décoration de la porcelaine sera fixée par plusieurs cuissons.
A noter que les amateurs effectuent leur décor sur des pièces de porcelaine déjà « émaillées » en blanc, dite « blanc ». Cette remarque est très importante pour notre mémoire. En effet, la décoration de la porcelaine au niveau industriel, même si les grandes griffes de service de table en porcelaine sont fabriquées de façon artisanale comme « HAVILAND » et « Manufacture Nationale de Sèvres », est dominée par deux sortes de couleurs : couleurs de grand feu et couleurs de petit feu.
Les couleurs de grand feu se subdivisent en sur-couvertes(posées sur la porcelaine émaillée, puis cuite en four ), sous-couvertes et couvertes colorées(sur la porcelaine cuite une fois sans couverte), pâtes colorées(sur la porcelaine crue). Comme l'indique son nom, les couleurs de grand feu cuisent à haute température, au-dessus de 1200°C.
Les couleurs de petit feu ne sont posées que sur la porcelaine émaillée, déjà cuite en four et elles cuisent, une ou plusieurs fois – dans ce cas à températures dégressives- de 920°C à 800°C, en four électrique.
En réalité, au niveau des amateurs, par exemple dans des ateliers de cours de la peinture sur porcelaine réservés au grand public, on n'est possible de décorer le « blanc » qu'avec les couleurs de petit feu.
Les oxydes colorants d'origine minérale et incombustible, sont plus ou moins réfractaires. Il convient d'effectuer leur calcination à la température la plus proche possible du point où l'oxyde prend la couleur recherchée. Ces caractéristiques provoquent des effets différents dont on tire parti en décoration.
Aujourd'hui, le commerce met à la disposition une grande variété de couleurs de marque différente, qui a plus ou moins les même caractéristiques. Leur nuance des teintes est cependant diversifiée.
La variété et la complexité de croissance des matières colorantes nous mettent en difficulté de traiter les colorants ne gardant que quelques quatre-vingts termes. Ce qu'il faut faire connaître au grand public concernant les colorants, c'est que les normes limitent des quantités de plomb et de cadmium extractibles des objets en céramique destinés à être mis au contact des denrées, produits et boissons alimentaires. Quand nous commençons la peinture sur porcelaine, notre support peut être destiné à être mis au contact des produits alimentaires ou à servir d'un simple ornement. La possibilité de choix de composition de couleurs dépend de cet objectif.

En outre, la spécificité de la peinture sur porcelaine réside dans les procédés de façonnage et de décoration, d'une part, dans le matériel dont le nom provient des opérations de peinture sur porcelaine tel que brunissoir, d'autre part. En revanche, on voit aussi que le nom d'opération de peinture sur porcelaine est influencé par celui du matériel. Il s'agit de « putoiser » : uniformiser la peinture à l'aide d'un pinceau putois, en martre.
Nous avons donc choisi les termes très attachés à la peinture sur porcelaine : procédés de façonnage, technique de décors sur porcelaine et matériel au détriment des oxydes colorants.


•RECHERCHE DOCUMENTAIRE, PROBLEMES ET SOLUTIONS APPORTEES

Notre première démarche a été de consulter des ouvrages français et anglais destinés au grand public qui apprécie et pratique la peinture sur porcelaine. Nous avons ensuite contacté certains fournisseurs parisiens tels que CERADEL, LA VAISSELLERIE. En même temps, la consultation des encyclopédies nous a permis d'avoir une idée générale afin que nous conservions une certaine prudence. En effet, à la lecture de nombreux ouvrages, les informations varient selon les auteurs. Ceci étant, certains termes pourraient être considérés comme synonymes tandis que les concepts se révèlent différents( Voir en détail « « couverte », « émail », « glaçure » se trouvent-ils synonymes l'un de l'autre ? » en page 14).
D'autre part, le commerce et les amateurs de la peinture sur porcelaine ne confèrent pas la même idée au terme « tressaillage » : le commerce le considère comme « défaut de la couverte ou de la glaçure qui présente un réseau de craquelure » ; les amateurs, comme « technique de la peinture sur porcelaine consistant à attaquer l'émail pour obtenir une surface creusée, mate, permettant un effet de matière ».
Enfin, les deux termes français « tressaillage » et « écaillage »ne correspondent en anglais qu'un seul terme « flaking ». Au contraire, l'anglais distingue strictement « body »(pâte réservée aux poteries ) de « paste »(pâte réservée à la porcelaine) tandis que le terme français « pâte » recouvre toute céramique(Voir fig.2.1 et fig.2.2 en page 7). Ce phénomène de « hyperonomase » étant souvent observé lorsqu'on traduit le terme français en anglais ou au contraire, nous supposons que la structure conceptuelle est différente entre l'anglais et le français.
Ayant l'idée que la tournure des fabricants de porcelaine aurait nourri celle de la peinture sur porcelaine adressée au grand public, nous avons contacté la Manufacture Nationale de Sèvres afin de savoir à quel point le langage des céramistes s'est pénétré dans l'esprit du grand public. Au cours de nos recherches, la difficulté principale à laquelle nous avons été confrontées concerne l'élaboration des définitions. Dans un souci d'authenticité, toutes les définitions ont été élaborées et vérifiées par Madame d'AIGNEAUX, responsable technique chargée de l'atelier de la peinture sur porcelaine dans le cadre de l'ADAC.

•« COUVERTE », « EMAIL », « GLAÇURE » SE TROUVENT-ILS SYNONYMES L'UN DE L'AUTRE ? –ANALYSE DES RELATIONS CONCEPTUELLES-

Les termes « couverte », « émail » et « glaçure » sont indispensables pour comprendre le procédé de façonnage et de décoration de la porcelaine. Les ouvrages concernés traitent ces termes le plus souvent au même niveau conceptuel, sans critère précis. Ce qui nous donne l'impression que chacun d'eux serait synonyme l'un de l'autre.
Ceci étant, chacun responsable technique chargé des ateliers de la peinture sur porcelaine choisit à sa manière un des trois termes afin d'expliquer « mélanges vitrifiés des oxydes colorants, destinés à revêtir la surface du corps de céramique » ou « corps de céramique vitrifié ou émaillé ».
Cependant, aux yeux des terminologues, les termes « couverte », « émail » et « glaçure » sont-ils considérés comme synonymes les uns les autres ? Cette problématique a été immédiatement soulevée dans nos recherches.


Passons tout d'abord le terme de « couverte » et celui de « glaçure » au tamis sous le critère des relations entre désignation et concept.

A noter que la définition des termes « couverte » et « glaçure » est controversée et a provoqué des avis très partagés parmi les techniciens et les historiens de la céramique.
Le terme de « couverte » et celui de « glaçure » se distinguent, à notre avis, par la différence du domaine d'application : « couverte » réservée aux céramiques vitrifiées telles que la porcelaine et le grès ; « glaçure » réservée aux poteries céramiques poreuses telles que la faïence, d'après la décision prise par le Groupe d'études céramiques du musée de Sèvres, le 12 janvier 1978.
Le terme de « couverte », le terme de « glaçure » étant, dans le domaine de céramique, au même niveau conceptuel par rapport aux mélanges vitrifiés, se trouvent par là isonymes l'un de l'autre(Voir fig.5.1 en page 9).
En analysant les relations conceptuelles de ces deux termes à partir de l'anglais, malgré les deux concepts distingués en français, ces deux termes français « couverte » et « glaçure » ne correspondent en anglais qu'un seul terme « glaze ». Nous supposons dans ce cas que ce dernier est hyperonomase(Voir fig.5.2 en page 9).


Par ailleurs, au problème induit par les relations conceptuelles entre « couverte » et « glaçure » s'ajoute un nouveau problème induit par les relations conceptuelles parmi « couverte », « glaçure » et « émail ».

Par exemple, dans le Grand Dictionnaire Encyclopédique Larousse, on trouve, dans le cadre de rubrique « céramique », un contexte : « Pour certaines pièces décoratives (vases) ou utilitaires(porcelaines de laboratoire), la pièce reçoit un engobe, coloré ou non, de même nature que le tesson, puis une couverte(glaçure ou émail) ».
Ici, le terme de « émail » désignant « verres colorés et transparents qui sont appliqués sur la surface des objets en céramique », le point commun entre trois termes français, c'est « mélanges vitrifiés des oxydes colorants, destinés à revêtir le corps de céramique » ou « vitrification des oxydes colorants sur la surface du corps de céramique (sous l'effet de la cuisson) ». D'où, on pourrait considérer que ces trois termes français se trouvent synonymes l'un de l'autre.


Ensuite, nous essayons d'analyser les relations conceptuelles du terme français « émail » à partir de l'anglais.

Si on donne la définition de la désignation anglaise « enamel »(équivalent du terme français « émail »), cela signifie : « glassy opaque or coloured substance stained with coloured pigments applied or painted over a glazed surface » en anglais.
Cette définition anglaise se traduit littéralement en français par « substance vitrifiée, opaque ou colorée, cuite avec des pigments qui sont appliqués sur le corps de céramique déjà vitrifié».
Dans ce sens-là, le terme anglais « enamel » ne comprend pas le concept des verres « transparents ».
Mais en français, d'après le Groupe d'études céramiques du musée de Sèvres, le terme « émail » ne recouvrait à l'origine qu'un verre blanc rendu opaque en faïence, par l'addition d'oxydes d'étain et cachant la matière sous-jacente. Plus tard, il a désigné « verres colorés et transparents ».
C'est pourquoi, nous traitons le terme anglais « enamel » dans notre fiche-type en tant qu'équivalent de celui français « émail », même si « enamel » ne recouvre pas la même réalité qu' « émail ».


Essayons enfin de classer ces trois termes français dans l'ordre hiérarchique.

A noter que le « corps de céramique émaillé » est le plus souvent employé comme définition de « couverte » ou de « glaçure ». En sus, la « porcelaine revêtue d'une couverte, d'une glaçure ou d'un émail » se traduit par la « porcelaine (avec) couverte » par opposition à la « porcelaine sans couverte ».
Aussi ces trois termes peuvent-ils renvoyer, non seulement aux mélanges vitrifiés des oxydes colorants, mais aussi à leur résultat obtenu suite à la cuisson. Nous y trouvons la polysémie et là, s'apparaissent les relations séquentielles : les relations agent-résultat (couverte/[porcelaine] couverte ; glaçure/glaçure ; émail/émail).
D'autre part , certains ouvrages concernés font ressortir que l' « émail » s'applique sur la « couverte » ou la « glaçure » de la porcelaine. Dans ce sens-là, étant donné que l' « émail » s'effectue après qu'on a appliqué la « couverte » ou la « glaçure »sur le corps des objets en céramique, le terme « émail » par rapport aux deux autres termes « couverte »et « glaçure », constitue les relations associatives.


En conséquence, cette analyse des relations conceptuelles des trois termes français « couverte », « émail » et « glaçure » fait ressortir que les concepts de ces trois termes possèdent un caractère commun par lequel on peut constater du moins les relations génériques. Or, au strict sensu, ces derniers ne s'appliquent pas à toute céramique(par exemple, différence du domaine d'application, isonyme, polysémie, etc.), ne recouvrent pas la même réalité, ni la même structure conceptuelle qu'en anglais(par exemple, hyperonomase) en terminologie.

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